Alain Bouaziz

A propos de l'exposition à l'Orangerie de Cachan

2022

Olivier Marty connait le paysage, il y puise matière à traduire ses ressentis artistiques dans des compositions mêlées de dessins et de peinture solidement argumentées des points de vue plastiques et expressifs.

En fait, l’image du paysage constitue pour lui une source inépuisable de stylisations et de définitions symboliques. Créer ou exposer ses mondes revient à apparenter des configurations de végétaux, de plans, de taches, de formes, de traits et de gestes, des couleurs et des effets de matière, le tout en un certain ordre naturellement scénarisé. Sous son regard avisé, l’image d’un paysage est autant faite d’émotions visuelles que d’instants mémoriels ; c’est un corpus d’empreintes authentiques et fabriquées, d’observations, de découvertes et de signes identificatoires inventés pour des représentations entre réalité et archéologie, une solution disruptive à l’oxymore de la réalité et de la fiction. Pour arriver à ses simplifications visuelles et esthétiques jusqu’à l’abstraction et soutenir une transposition arbitraire, il recourt à des teintes en partie imaginaires, un graphisme aux apparences scientifiques voire à des assemblages inspirés par l’art conceptuel ou un tachisme lyrique. Comme il l’entend artistiquement, une fois interprétés et transposés ou stylisés et incarnées dans la peinture, ses tableaux, qu’ils soient uniques ou créés en frise apparaissent comme des théâtres de codes visuels et esthétiques ouverts à l’imagination interprétative.

Au fond, Olivier Marty s’exprime comme un artiste poète. Sa capacité à recomposer la peinture de paysage comme des mondes revisités en fait un créateur d’effets d’entendements sensibles. Il peint pour être expressif avant d’être descriptif, et s’il parvient à croire et à faire partager la réalité de ses transpositions artistiques, c’est d’abord parce qu’à ses yeux, et finalement aux nôtres, il n’a peint que ce qu’il a vu.

Blog d'Alain Bouaziz, juillet 2022